Achetez mon livre : Au cœur de la photographie
|Si par hasard vous allez voir votre libraire préférée dans les prochains jours, elle pourra vous proposer Au cœur de la photographie, le petit dernier de David duChemin. Comme ses précédentes parutions chez nous, pour les fautes de français, c’est moi qu’il faudra blâmer.
Je vous le disais il y a deux mois, c’est parfois un peu difficile de savoir quel livre sort quand ces temps-ci. Mais il y a au moins une tradition que la covid n’aura pas eue : la rentrée, c’est le moment où les éditeurs lancent les ouvrages que vous pourrez offrir à Noël. C’est donc la bonne période pour voir arriver le petit dernier de David duChemin, Au cœur de la photographie : les questions essentielles à se poser pour créer des images fortes.
Le sous-titre n’est pas là par hasard. Il est même essentiel pour comprendre la logique profonde de cet ouvrage, qui tranche un peu avec les dissertations précédentes de l’auteur. L’idée, c’est de réfléchir aux questions utiles en photographie.
“Cette photo est-elle belle ?” ne sert pas à grand-chose, par exemple. Elle permet de porter un jugement, mais quid des raisons ? Ce n’est pas ainsi que vous apprendrez à faire d’autres belles photos (si celle-ci l’est), ni à éviter de faire des bouses (si elle ne l’est pas). Vous feriez mieux, par exemple, de vous demander où tombe la lumière, que raconte l’image, comment utiliser au mieux l’espace, comment nourrir le mystère ou l’imagination…
Au fil de 27 chapitres, généralement assez brefs, duChemin vous présente une bonne centaine de questions. Avec un peu de chance, elles feront leur petit bonhomme de chemin et vous apprendrez à vous les poser avant de photographier, sans vraiment vous les poser — vous savez, ce moment où vous relevez l’index sans enfoncer le déclencheur, parce que votre inconscient vient de réfléchir à un truc.
Sur le plan formel, on retrouve les gènes de L’âme d’une image : il y a temps pour lire et un temps pour regarder. Les clichés sont regroupés entre les chapitres, évitant de vous distraire du texte et de chercher trop littéralement à illustrer un paragraphe précis.
Par rapport au précédent, le livre est plus léger, plus “picorable”, sans naturellement perdre la patte de duChemin — une écriture assez soignée et beaucoup de réflexions sur l’humain, le beau et le sens de l’image. La traduction a donc été très agréable, malgré des conditions un peu particulières (zéro loisir extérieur, comme tout le monde) qui m’ont fait finir… deux bonnes semaines en avance1.
Côté finitions, on retrouve les bonnes habitudes prises sur L’âme d’une image et la nouvelle édition de L’âme du photographe : beau papier satiné, belle impression qui met particulièrement en valeur les nombreux clichés en noir et blanc, finition soignée avec une reliure flatteuse. De la belle ouvrage pour un bel ouvrage.
Théoriquement, on se retrouve le mois prochain pour un autre candidat au pied du sapin, bien différent dans la forme, mais qui posera aussi des questions.