Achetez […] : L’intelligence artificielle pour les illustrateurs et les artistes
|Je ne dis pas que la rentrée du rayon photo des éditions Eyrolles est inhabituelle, je dis juste qu’après le livre de photographe sans photos, voici le livre de photos (et autres illustrations) sans photographie. Il a un titre assez court, d’ailleurs j’ai coupé le slogan pour que celui du présent billet tienne sur trois lignes : L’intelligence artificielle pour les illustrateurs et les artistes. Et comme 66 caractères, ce n’est pas beaucoup, il y a un sous-titre : Perfectionnez votre art grâce à la technologie.
Le principe est simple : faire le point sur l’intelligence artificielle générative graphique. L’auteur présente succinctement les concepts d’IA les plus utilisés actuellement, à savoir les réseaux de neurones, et les fonctions disponibles dans les divers logiciels du moment – comme la génération d’une image à partir d’une description ou à partir d’une autre image.
Puis il présente par le menu les différents éléments à intégrer aux “prompts” afin d’obtenir une image similaire à celle que l’on souhaite. À ce stade, il parle plus d’illustration que d’IA : les parties sur les techniques, les styles et les plans en particulier sont valables dans tout type d’image. Cette partie est un excellent précis de termes utilisables en graphisme, succinct et plutôt précis, qui peut intéresser beaucoup plus largement que chez les utilisateurs d’IA.
Enfin, bon point pour finir, l’auteur consacre une partie aux considérations éthiques, notamment à la limite du plagiat : l’IA doit être un assistant qui vous fait gagner du temps pour concrétiser votre idée, pas un outil pour voler styles et idées des autres. C’est évidemment un vrai problème et on peut regretter que cette partie reste assez brève, mais s’il avait dû rentrer dans les détails, le livre aurait doublé de volume.
L’ensemble n’est donc pas un mode d’emploi des IA génératives, mais une présentation de leurs capacités et de concepts graphiques généraux bien plus larges. Les photographes (si vous traînez ici, c’est sans doute votre principal intérêt) n’y trouveront peut-être pas leur compte, mais il pourrait être utile aux illustrateurs débutants, avec ou sans IA.
Notez aussi que c’est le premier livre d’un auteur espagnol que je traduis. Ça a donné un processus un peu inhabituel : j’ai reçu un texte brut (très brut, genre pas relu, même) en anglais et la version originale. J’ai donc principalement traduit à partir de l’anglais, mais en remontant régulièrement à l’espagnol, et j’ai traduit certaines parties directement depuis la langue de Carlos Sainz (que, en gros, je n’avais plus pratiquée depuis mon retour de Bolivie après les vacances de 2013). C’était un petit exercice assez rafraîchissant qui m’a permis de rentabiliser à fond mon écran large de 32 pouces, en mettant côte à côte version originale, version anglaise, traitement de texte et dictionnaires.