Achetez mon livre : Couleurs et ambiances

Si vous ne savez pas quoi faire avant le salon de la pho­to1, pas­sez donc voir votre libraire favo­rite. Elle doit pou­voir vous four­nir le troi­sième volume des “mas­ter­class” de Michael Free­man, inti­tu­lé Cou­leurs & ambiances dans sa ver­sion fran­çaise – tom­bée de mon cla­vier il y a quelques mois.

Vous connais­sez le topo : cette série a pour but de syn­thé­ti­ser qua­rante ans de pra­tique et de réflexions de Michael Free­man. Après avoir par­lé de com­po­si­tion et de lumière (ou d’ab­sence de lumière), il décom­pose celle-ci pour se plon­ger dans la cou­leur. Il évoque bien enten­du la psy­cho­lo­gie, avec l’im­pact de la cou­leur sur notre per­cep­tion d’une image – com­ment le rouge excite, com­ment les tons satu­rés donnent de l’éner­gie, com­ment le terne apaise… Mais il parle aus­si lon­gue­ment de phy­sique et de bio­lo­gie : à quoi cor­res­pondent les lon­gueurs d’onde, com­ment elles sont trai­tées par la rétine (avec les trois cônes que pos­sèdent envi­ron 90 % des gens et dont la répar­ti­tion n’est pas du tout homo­gène), puis com­ment elles sont inter­pré­tées par le cer­veau (qui traite à part la lumi­no­si­té et la teinte, et décom­pose celle-ci en oppo­si­tions rouge-vert et orange-bleu). La com­pa­rai­son entre sys­tème visuel humain, méca­nismes de cap­ture d’un appa­reil et modèles colo­ri­mé­triques est pas­sion­nante ; elle per­met de com­prendre beau­coup plus fine­ment pour­quoi un appa­reil ne peut bien sou­vent pas repro­duire spon­ta­né­ment les cou­leurs que nous voyons.

Bien enten­du, Free­man traite aus­si en pro­fon­deur les sujets plus clas­siques, comme l’u­ti­li­sa­tion des cou­leurs d’une scène pour faire res­sor­tir un sujet, les har­mo­nies et les teintes qui jurent, le trai­te­ment d’i­mage et les dif­fé­rentes manières de construire un style et une com­po­si­tion à l’aide des couleurs.

L’en­semble est donc très varié, du plus pra­tique (au stu­dio, dans la nature ou sur l’or­di­na­teur) au plus théo­rique. Il reste assez clair et abor­dable, même si j’ai dû faire quelques recherches çà et là pour trou­ver les ver­sions fran­çaises adé­quates. Vous aviez déjà remar­qué que les teintes ocre, brun, cho­co­lat et mar­ron typiques sont déca­lées par rap­port aux ochre, brown, cho­co­late et mar­roon typiques en anglais ? Quand vous tra­dui­sez un livre sur la cou­leur, ça peut vous don­ner quelques che­veux blancs… Free­man consacre d’ailleurs quelques pages au voca­bu­laire et à ses varia­tions d’un pays à l’autre, avec le fameux exemple du céla­don dont la teinte et la lumi­no­si­té varient spec­ta­cu­lai­re­ment sans que la cou­leur change de nom.

C’est donc une somme d’ex­pli­ca­tions et de conseils très variés que Free­man nous pro­pose, et je ne suis pas loin de pen­ser que ce volume est celui des quatre tra­duits à ce jour2 qui a le plus de chances de vous apprendre des choses sur votre per­cep­tion et sur ses appli­ca­tions en photographie.

  1. Ou à la place du salon, selon les tarifs que la SNCF vous aura proposés…
  2. Oui je tease déjà le prochain.