Courrier : stabilisation mécanique

Reçu par mes­sa­ge­rie pri­vée Facebook :

La sta­bi­li­sa­tion méca­nique en vidéo fonc­tionne comme en pho­to : le cap­teur de l’ap­pa­reil est dépla­cé en conti­nu pen­dant la prise de vue. La seule dif­fé­rence, c’est que l’en­re­gis­tre­ment durant plus long­temps, les mou­ve­ments sont poten­tiel­le­ment plus impor­tants ; il faut donc inté­grer au pilo­tage une fonc­tion de “rap­pel au centre” qui sup­prime les vibra­tions tout en sui­vant effi­ca­ce­ment les mou­ve­ments de grande ampleur. J’i­gnore com­ment c’est fait exac­te­ment, mais je pense que les mou­ve­ments détec­tés par les accé­lé­ro­mètres et gyro­scopes doivent être fil­trés selon leur ampli­tude et leur vitesse, puis envoyés dans une fonc­tion “suivre en sou­plesse” pour les gros mou­ve­ments et une fonc­tion “éli­mi­ner” pour les petites vibra­tions. La com­bi­nai­son des deux doit per­mettre de cal­cu­ler la posi­tion exacte à don­ner au cap­teur à chaque ins­tant, et il ne reste plus qu’un bref cal­cul des ordres à envoyer au sys­tème de contrôle pour obte­nir cette position.

Côté com­po­sants, les gyro­scopes sont désor­mais à peu près sys­té­ma­ti­que­ment accom­pa­gnés d’ac­cé­lé­ro­mètres, indis­pen­sables pour assu­rer une sta­bi­li­sa­tion “sur cinq axes” — com­pen­sant non seule­ment les rota­tions, mais aus­si les dépla­ce­ments ver­ti­caux et hori­zon­taux. His­to­ri­que­ment, sur le pre­mier sys­tème Minol­ta, le sup­port du cap­teur était pla­cé sur des cou­lis­seaux lui per­met­tant de glis­ser hori­zon­ta­le­ment et ver­ti­ca­le­ment, la posi­tion étant contrô­lée par des moteurs pié­zo­élec­triques linéaires. Pentax a lui choi­si de pla­cer le sup­port sur rou­le­ments à billes, lui per­met­tant n’im­porte quel mou­ve­ment, et de contrô­ler le dépla­ce­ment à l’aide d’élec­tro-aimants. Cette solu­tion a l’in­con­vé­nient d’être plus com­plexe (le cal­cu­la­teur a trois axes à prendre en compte au lieu de deux) et il y avait ini­tia­le­ment des inquié­tudes sur le bruit numé­rique poten­tiel­le­ment géné­ré dans les cir­cuits de cap­ture d’i­mage par les varia­tions de champ magné­tique des élec­tro-aimants. Cepen­dant, ces pro­blèmes ne sont pas inso­lubles et l’a­van­tage de per­mettre des rota­tions (donc le contrôle du rou­lis) fait que ce type de sta­bi­li­sa­tion méca­nique s’im­pose aujourd’hui.

Sur ses der­niers appa­reils, Sony a ajou­té la sta­bi­li­sa­tion en rou­lis par rota­tion du cap­teur. Cela a néces­si­té un nou­veau sys­tème, dif­fé­rent de celui à deux axes héri­té de Minol­ta. ‑ docu­ment Sony

J’ai fait bref ? Oui.

En fait, ça, c’est ce qu’il aurait trou­vé avant même de m’é­crire, s’il avait pas­sé une petite heure à Goo­gler “sta­bi­li­sa­tion méca­nique” par exemple.

Mais je vais aus­si me per­mettre une courte diatribe.

Mec, t’as choi­si de faire une pré­pa maths sup : t’es cen­sé être bos­seur, savoir cher­cher et réflé­chir. Et là, vu com­ment tu tournes ta ques­tion, t’as pio­ché “sta­bi­li­sa­tion méca­nique”, t’as mis ça dans Google, t’as pris le pre­mier nom que t’as trou­vé (tiens d’ailleurs, je devrais peut-être enquê­ter auprès des confrères pour voir si t’as envoyé le même mes­sage à tout le monde), tu l’as mis dans Face­book en te disant “ah cool, il a l’air de s’y connaître, il va pou­voir faire mes devoirs”.

Si tu veux avoir des réponses, com­mence par faire tes devoirs, étu­die, et quand tu auras des ques­tions pré­cises tu pour­ras les poser. Ah, et de pré­fé­rence, pose-les aux gens concer­nés : les construc­teurs. Ils ont des sites web et cer­tains ont même une page Facebook.

Pour ma part, déso­lé, je suis tou­jours pas là pour pal­lier la fai­néan­tise des étu­diants.