Achetez mon livre : Le storytelling en photographie

C’est la ren­trée et, comme à toutes les ren­trées, les édi­teurs envoient des nou­veau­tés en librai­rie. Après les cou­leurs vives des der­niers mois, c’est une cou­ver­ture blanche très dis­crète qu’Ey­rolles vous pro­pose : Le sto­ry­tel­ling en pho­to­gra­phie, pre­mier ouvrage de Finn Beales tra­duit en fran­çais. C’est aus­si ma ving­tième tra­duc­tion de bou­quin, en cinq ans tout juste1.

Le storytelling en photographie, par Finn Beales

La nar­ra­tion est un art essen­tiel en pho­to­gra­phie. Une pho­to ou une série qui raconte une his­toire est tou­jours beau­coup plus sai­sis­sante que celle qui se contente de mon­trer une scène. Finn Beales, gra­phiste et pho­to­graphe publi­ci­taire, vous détaille com­ment écrire une his­toire, puis la mettre en images, avec son intro­duc­tion, son déve­lop­pe­ment, sa conclu­sion, son ambiance, sa cohé­rence chro­ma­tique et thé­ma­tique… Le fil rouge de l’ou­vrage est une séance pour un res­tau­ra­teur de Land Rover : la vie d’un sur­feur qui va cher­cher la vague par­faite dans son Series III 88. Mais Beales uti­lise aus­si des vues de nom­breuses autres séances pour pré­sen­ter d’autres aspects de la nar­ra­tion, dans des domaines divers, des ber­gers grecs aux tou­ristes cana­diens en pas­sant par les gorilles africains.

Il dépasse d’ailleurs lar­ge­ment le cadre de la pure nar­ra­tion pho­to­gra­phique : il pré­sente tout ce qui est lié, même de loin, à la créa­tion d’une série d’i­mages. Il remonte ain­si jus­qu’à la négo­cia­tion des tarifs avec le client, qui de loin en loin peut déter­mi­ner où vous irez et ce que vous y racon­te­rez, et des­cend jus­qu’à la ges­tion de votre site web, qui doit lui aus­si racon­ter votre his­toire… C’est donc un ate­lier com­plet sur la vie d’un pho­to­graphe pro­fes­sion­nel, agré­men­té de quelques anec­dotes et de nom­breux exer­cices pour vous pous­ser à tes­ter dif­fé­rents styles, à pra­ti­quer tout type de pho­to­gra­phie, et à vous “vendre” — que ce soit auprès de vos proches ou de clients prestigieux.

Ryth­mé, avec des para­graphes bien sépa­rés et des cha­pitres rela­ti­ve­ment brefs, le texte pro­fite d’une écri­ture simple et fluide. Beales a le sens du rythme et n’hé­site pas à pla­cer des ques­tions directes, dans un style très oral, au milieu de para­graphes didac­tiques plus for­mels. Il peut citer Ben­ja­min Frank­lin au début d’un cha­pitre pour mieux évo­quer Roald Dahl quelques phrases plus loin. Cela donne à son livre un ton agréable, à la fois fami­lier et sérieux, que j’es­père avoir su retrans­crire dans ma langue.

L’ou­vrage est com­po­sé d’un papier sati­né bien opaque, à la “main” flat­teuse. Si cer­tains tons fon­cés manquent un peu de den­si­té, l’im­pres­sion est soi­gnée et les images de Beales, sou­vent lumi­neuses et par­ti­cu­liè­re­ment propres, res­sortent bien. C’est donc un nou­veau livre sym­pa­thique qui rejoin­dra vos Free­man et vos DuChe­min au rayon “conseils et expé­rience” de votre bibliothèque.

  1. Et la vingt et unième ne devrait plus trop se faire attendre.