Un hélicoptère à la Villette
|Sequana est la déesse de la Seine. À moins d’être spécialiste de la mythologie celtique locale, vous l’avez sans doute appris comme moi lorsque ce nom a été donné aux exercices effectués ces derniers jours, visant à entraîner ministères, préfectures et surtout secouristes européens pour gérer au mieux une crue de la Seine comme celle survenue en 1910.
Hier, ces exercices occupaient totalement le bassin de la Villette, à côté du cinéma où j’allais voir le dernier opus des frères Coen. Du coup, je suis tombé dessus un peu par hasard, en sortant de la projection, et j’ai pu observer vite fait les pompiers français, espagnols, italiens et tchèques s’entraîner à placer un barrage flottant, à récupérer des gens qui nagent ou à transférer des civières à l’aide d’une tyrolienne. Je n’avais pas de vrai appareil photo, donc j’ai regardé avec mes yeux…
Sauf ça. N’ayant que mon téléphone sur moi et sachant qu’il ne permet pas de zoomer tout en conservant une qualité ne serait-ce que passable, je me suis essayé à filmer, chose qui m’arrive une fois tous les deux ou trois ans.
J’ai ainsi pu voir que le Note 4 pixelise en fait aussi vite quand on zoome en vidéo qu’en photo, ce qui est assez hallucinant : ses photos font 5 312 px de largeur, la vidéo 1920 px, donc on devrait logiquement avoir l’équivalent d’un zoom 3x sans aucune pixelisation (on recadrerait juste le centre de l’image). La seule explication logique, c’est que l’appareil prend l’image pleine largeur, la redimensionne en Full HD, puis recadre et agrandit le centre de l’image obtenue, comme en photo.
C’est absolument absurde : c’est justement pour éviter ce genre de problème qu’on vous dit, quand on vous apprend à utiliser un logiciel photo, que le redimensionnement doit toujours être la toute dernière opération avant l’exportation. Du coup, je pense que la prochaine fois (si je réutilise le mode vidéo avant 2019), j’essaierai de filmer en 4K en restant au grand-angle, ce qui devrait me laisser le choix de recadrer puis redimensionner en post-traitement.
C’est dommage, parce qu’en dehors de cela la qualité d’image n’est pas mauvaise : le piqué est correct (l’immatriculation est par exemple aisément lisible), les contrastes et les couleurs sont bien enregistrés (même la deuxième séquence, filmée à contre-jour, a été assez facile à rééquilibrer), et le rolling shutter reste relativement limité. Finalement, hormis le zoom électronique, le principal problème, c’est le doigt qui déborde dans le champ — et ça n’est pas la faute de l’appareil.
Après l’exportation (qui a duré très tard hier soir, c’est lourd, les fichiers vidéo), Youtube m’a proposé de stabiliser la vidéo, ce qui n’existait pas la dernière fois où je m’en suis servi (c’est dire comme c’est récent). Je suis franchement séduit par l’efficacité du résultat : c’est beaucoup plus fluide, doux et presque aussi précis. Le principal effet indésirable est l’inévitable recadrage variable qui suit l’opération : ainsi, l’incrustation du copyright apparaît, disparaît, flotte à moitié dans l’angle de l’image. La prochaine fois, faudra plutôt que j’exporte un document brut et que j’ajoute l’incrustation dans l’interface de Youtube.
Pour des considérations plus aéronautiques, vous noterez que l’hélitreuillage s’est fait vent dans le dos et soleil dans les yeux. Ils cherchent pas toujours la facilité, les gars de la Sécurité civile.