Achetez mon livre : Une vision de la photographie

Qui dit nou­velle année dit nou­veaux bou­quins. Pour bien com­men­cer 2020, je vous pro­pose donc de vous rendre en librai­rie afin de décou­vrir Une vision de la pho­to­gra­phie, écrit par un cer­tain Joel Meye­ro­witz et tra­duit par mes petits doigts musclés.

Une vision de la photographie, de Joel Meyerowitz

Il y a des livres tech­niques, qui prennent une série de thèmes et les traitent par cha­pitres courts, à feuille­ter indé­pen­dam­ment au gré des envies. Il y a les livres d’au­teurs, qui racontent leur vie ou leurs pen­sées au fil de textes longs et plus per­son­nels. Une vision de la pho­to­gra­phie se situe quelque part entre les deux.

Il s’a­git d’une adap­ta­tion des cours de Joel Meye­ro­witz pour Mas­ters of Pho­to­gra­phy. Aus­si, comme un cours, l’ou­vrage est com­po­sé en cha­pitres thé­ma­tiques assez brefs. Mais, comme l’au­teur ne va pas tar­der à fêter ses soixante ans de car­rière et qu’il a tou­ché autant à la pho­to de rue qu’aux pay­sages et au docu­men­taire his­to­rique, son livre pré­sente aus­si sa vision de la vie, artis­tique, tech­nique et humaine. Cer­tains cha­pitres sont de simples conseils aux pho­to­graphes, tels ceux par­lant de com­po­ser l’i­mage ou de faire connais­sance avec votre appa­reil ; d’autres sont des épi­sodes presque intimes, comme les six pages où cet éter­nel New-Yor­kais raconte son tra­vail sur les ruines du Word Trade Cen­ter. Il en est de même des illus­tra­tions, où coha­bitent des cli­chés banals qui n’existent que pour faire sou­rire, des scènes urbaines qui semblent com­men­ter la nature humaine, et des œuvres majes­tueuses qui res­te­ront dans l’Histoire.

Cette approche poly­morphe a un avan­tage : Meye­ro­witz se libère un peu de son éti­quette de pho­to­graphe de rue colo­riste pour vous par­ler, quels que soient vos centres d’in­té­rêt. Vous êtes repor­ter ? Urbexeur ? Por­trai­tiste ? Pho­to­graphe de rue ? Pay­sa­giste ? Il y a là-dedans quelque chose pour vous — peut-être, d’ailleurs, dans un cha­pitre auquel vous ne pen­se­riez pas, mais qui vous don­ne­ra envie d’es­sayer un truc nouveau.

Adap­té de pré­sen­ta­tions ver­bales, le texte est écrit dans une langue agréable et rela­ti­ve­ment directe. Le ton est plus sobre qu’un duChe­min, mais plus humain et fluide qu’un ouvrage tech­nique. Acces­sible sans être super­fi­ciel, ce petit livre est fait de bou­chées faciles à mâcher, mais il ne laisse pas sur sa faim1. Il fut agréable à tra­duire et j’es­père que vous aime­rez le lire (en atten­dant le pro­chain, qui sera bien dif­fé­rent — même si j’i­gnore pour l’ins­tant lequel arri­ve­ra le pre­mier en librairie).

  1. Oui, par­fois, je file en fran­çais les méta­phores de la cou­ver­ture originale.