Light L16 : lumineuse déception
|Au printemps dernier, la start-up californienne Light proposait une approche originale pour résoudre le problème de la qualité d’image des smartphones : au lieu d’employer un zoom optique et/ou un plus grand capteur, solutions complexes et encombrantes, elle proposait d’assembler plusieurs appareils ultra-simples, de focales différentes, et de fusionner les images obtenues pour offrir l’angle de champ et la définition voulus. Si le système ainsi obtenu était large de plusieurs centimètres, il restait limité à quelques millimètres d’épaisseur, tout en permettant de reconstituer la faible profondeur de champ d’un grand capteur et de zoomer sans la perte de qualité d’un agrandissement numérique classique. Accessoirement, les possibilités ouvertes restaient largement à explorer : par exemple, utiliser des expositions différentes sur les différents modules permettait de faire du HDR en un seul déclenchement, et on pouvait imaginer d’utiliser les différences de perspective pour obtenir mise au point et gestion de la profondeur de champ a posteriori, façon Lytro.
La bonne nouvelle, c’est que Light commence à prendre les précommandes et annonce une livraison à l’été 2016.
La mauvaise, c’est que finalement, c’est un simple compact. Et même pas très compact, en fait.
Bien entendu, la qualité d’image devrait être au rendez-vous. Au bout des calculs, le Light L16 (ah oui, la L16, pour moi, c’est autre chose, mais passons) pourrait offrir jusqu’à 52 Mpxl et un champ de 35 à 150 mm.
Mais cette planche à pain est finalement volumineuse (les dimensions exactes n’ont pas été fournies, mais l’écran de 12,7 cm n’occupe qu’une partie du dos : la surface est supérieure à celle d’un iPhone 6+…) et le coût annoncé est prohibitif : 1299 $ pour le premier mois de précommandes, 1699 $ ensuite. Le tout, pour un produit qui malgré sa forme ne permet pas de se passer de téléphone — il faudra donc promener deux appareils, ce qui est déjà la principale raison pour laquelle les compacts classiques restent au placard en laissant aux smartphones le soin de faire la majorité des photos. Celui qui veut un produit mobile à garder en permanence dans la poche va donc sans doute se contenter du compromis d’un bon photophone (un Panasonic CM1 s’il veut avoir un peu de contrôle sur la profondeur de champ, un Samsung K Zoom s’il veut un zoom…), et celui qui veut réellement une qualité supérieure pourra pour le même prix s’offrir un Sony α7 en kit.
Reste une chance à Light : arriver à provoquer un “effet waouh”, comme le Lytro Illum a pu le faire, avec une interface et des possibilités inédites. Mais finalement, le L16 ne semble pas promis à devenir la solution photo mobile que l’on espérait…