Course de côte de Crest-Divajeu : divers

C’est bien beau d’a­voir les vain­queurs, mais il y en a d’autres, des incon­nus ou pas qui sortent des voi­tures hors-normes… ou des tra­jec­toires tout aus­si hors-normes ! ^_^

La course de côte, c’est une dis­ci­pline très spé­ciale : tout se joue en deux mon­tées dépas­sant à peine le kilo­mètre. La fia­bi­li­té n’est pas un pro­blème, mais il est très dif­fi­cile de faire un gros écart — un cen­tième sépare les deux pre­miers hommes, un dixième les deux pre­mières femmes ! Du coup, c’est l’at­taque maxi­mum qui prévaut…

L’autre gros inté­rêt de la course de côte, c’est de retrou­ver des véhi­cules ban­nis des autres dis­ci­plines, et notam­ment les fameuses Groupe F inter­dites en ral­lye depuis 2004 et qui, ici, sont en prime débar­ras­sées de la contrainte de l’ho­mo­lo­ga­tion rou­tière. Elles sont donc encore plus extrêmes que ce qu’on a connu en ral­lye et se rap­prochent dans l’i­dée des mons­trueuses “Sil­houette” qui ont fait les beaux jours des cham­pion­nats de tou­risme dans les années 80.

de notre envoyé spécial.

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Tout d’a­bord, juste pour le plai­sir, une seconde pho­to du deuxième de l’é­preuve, Coquet, et de sa bonne vieille Martini.

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On voit en côte pas mal de GT, des voi­tures que l’on hésite en géné­ral à sor­tir en ral­lyes : elles ne sont pas à la hau­teur d’une WRC et le risque de casse est impor­tant. Mais ici, on peut voir des rare­tés comme cette Lotus Exige, une petite bombe de moins de 200 che­vaux mais qui com­pense par une recette chère à Colin Chap­man : la chasse au poids (à peine 900 kg en ordre de marche). Jean-Pierre Gat­ti la mène­ra à la 55è place du général.

J’ai par­lé plus haut du carac­tère “sil­houette” des Groupe F. Alors, illustration :

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Ça, par exemple, c’est une Sim­ca 1000 ! 42è du clas­se­ment géné­ral, avec Sté­phane Baght­che­jian au volant.

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Autre illus­tra­tion des lar­gesses du Groupe F, cette Ford Escort 1600 qu’É­mi­lie de Oli­vei­ra mène à la 103è place.

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Très sym­pa pour les nos­tal­giques : il devait y avoir dix ans que je n’a­vais pas vu ça. Cette espèce de voi­ture Play­mo­bil est une Sim­ca CG, une petite bombe conçue à la fin des années 60 dans l’es­prit des Alpine A110 et autres Matra Djet.

Le pire, c’est que ça marche encore pas mal : celle-ci a mené Fré­dé­ric Breysse à la 37è place du général !

Et pour finir, puis­qu’un post dans la rubrique “envoyé spé­cial” sans dépan­nage de véhi­cule bizarre n’en serait pas vrai­ment un, j’ai eu un peu de chance…

Tout com­mence comme ça :

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Là , c’est sans doute le moment où Marc Habou­zit, enga­gé sur cette Dal­la­ra 399, se dit qu’il a peut-être été un peu gour­mand à la remise des gaz, en sor­tant de l’épingle…

De fait, dix secondes plus tard, ça donne ça :

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On note­ra que, contrai­re­ment au ral­lye où les com­mis­saires et les opé­ra­teurs radio sont sou­vent éloi­gnés de plu­sieurs minutes de marche, en côte, il y a un poste tous les cent mètres. Du coup, le pilote (indemne) n’a même pas eu le temps de reti­rer son har­nais ou de démon­ter son volant qu’un com­mis­saire lui demande si ça va.

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Et moins d’une minute après, il y a foule.

Remar­quez là aus­si la dif­fé­rence d’or­ga­ni­sa­tion avec le ral­lye : ici, les com­mis­saires arrivent en quelques secondes et le public les regarde inter­ve­nir dans le calme. En ral­lye, c’est très sou­vent le public qui inter­vient en pre­mier, voire donne les pre­miers secours au besoin, les membres de l’or­ga­ni­sa­tion arri­vant géné­ra­le­ment après trois ou quatre cents mètres de course à pied. À ce niveau, la course de côte n’a rien à envier aux com­pé­ti­tions sur circuit.

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Il a dû fal­loir trois minutes à la grue pour monter…

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Le pilote n’a vou­lu lais­ser à per­sonne le soin d’ac­cro­cher sa For­mule 3 à la grue qui doit la sou­le­ver pour la poser sur la dépanneuse.

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Quand on sou­lève la voi­ture, un type s’a­vise que la terre de ce pays doit res­ter dans ce pays : il net­toie l’ai­le­ron avant, pour­tant dans un état qui ne donne pas envie de faire le ménage.

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Enfin, le pilote et la voi­ture repartent, sous les applau­dis­se­ments res­pec­tueux du public.

Voi­là , un beau dimanche après-midi pour redé­cou­vrir une dis­ci­pline que je n’a­vais plus appro­chée depuis une quin­zaine d’an­nées. Fina­le­ment, même si ça ne vaut pas un ral­lye sur terre, la course de côte, c’est bien sym­pa. Le public est par­fai­te­ment cana­li­sé, ce qui per­met d’é­vi­ter des acci­dents comme ceux de ces der­nières semaines en ral­lye (en même temps, on peut aus­si édu­quer le public…), et on voit des véhi­cules impressionnants.

Il y a éga­le­ment plus de femmes, par­mi les pilotes, qu’en ral­lye. Bra­vo mesdames.

Bref, une jour­née sym­pa, une orga­ni­sa­tion irré­pro­chable du par­king jus­qu’à l’é­preuve, pour 7 € l’en­trée — et oui, contrai­re­ment au ral­lye, c’est payant.