Trouver le bon endroit (bis)
|Hier, c’était le défilé aérien du 14 juillet. D’habitude, je le passe chez un pote qui a un balcon juste au nord de la Défense. Mais cette année, d’une part, j’en avais un peu marre d’avoir toujours les mêmes angles, d’autre part, il faisait un soleil à assommer un bœuf, et je me disais qu’il valait mieux trouver un endroit au sud de l’axe — bien que, à l’heure du défilé, les appareils aient en fait le soleil assez précisément de face, les Champs-Élysées étant orientés au 125°.
La tour Eiffel étant fermée pour la fête nationale (me demandez pas pourquoi), je me suis rabattu sur les tours chères à Frollo. Las, à 9 h 40, il n’y avait déjà plus de billets avant… 11 h ! Et le vigile étant d’une courtoisie toute relative et affichant l’imperturbable inflexibilité du petit Français à qui on a donné une once de pouvoir, impossible de négocier.
Le plan C était donc l’Institut du monde arabe, qui dispose d’une terrasse au neuvième étage — c’est pas très haut, mais ça suffit pour passer au-dessus des immeubles, c’est l’essentiel. Pour le coup, accueil irréprochable, vigiles sympas, renseignements efficaces, en deux minutes chrono j’étais en place.
Et bien figurez-vous que l’emplacement idéal, ça serait de fixer une grue d’une centaine de mètres sur cette terrasse. Parce que certes, on voit bien le ventre des appareils (on est à environ 35 m du niveau de la Seine, ils passent plutôt vers 150 m), mais on est à peine à 400 m de l’axe du défilé. Non seulement ça permet de faire des gros plans mais, hier, ça laissait oublier les volutes de chaleur qui, alors que la température grimpait rapidement, pourrissaient les photos dès un ou deux kilomètres.
Et surtout, c’est un point de vue imprenable sur un des points les plus reconnaissables de la capitale : la maison de Quasimodo. Et le placement de la terrasse de l’Institut (30 m de hauteur, 400 m de l’axe) et des tours de Notre-Dame (environ 70 m, 300 m) fait que les avions qui passent sur l’axe à 150 m sont visibles sensiblement au niveau des clochers.
Il n’y a rien qui ressemble plus à une photo d’avion en plein ciel qu’une autre photo d’avion en plein ciel. Dans un album de photos aériennes, il est donc important d’avoir çà et là des éléments de contexte. Quand ce sont des objets que n’importe qui reconnaît immédiatement, c’est mieux : l’Institut du monde arabe, en plus d’avoir du personnel bien plus chrétien que la cathédrale d’en face, est idéalement placé pour intégrer l’un des monuments les plus visités de Paris dans les photos du défilé.
Finalement, le plan C était donc le bon endroit.