Cartes SanDisk : faute de DP Review
|D’après DP Review, “SanDisk dit que ses deux nouvelles cartes MicroSD sont les plus rapides du monde”.
Surprise en ouvrant l’article : la carte mise en avant porte deux logos bien connus, le ⑩ en bas à gauche et le I en bas à droite.
Le premier indique la classe de vitesse, signifiant que la carte peut absorber 10 Mo/s en continu. Ça paraît faible, mais c’est la plus haute classe de ce système : les vitesses supérieures sont maintenant données par un simple chiffre placé dans un U (la classe U3 garantit 30 Mo/s) ou un nombre à côté d’un V pour les tests dédiés à la vidéo (la V90 doit absorber 90 Mo/s, soit un flux audio+vidéo à environ 700 Mbps).
Le second indique que l’interface est compatible avec le standard UHS‑I, qui plafonne à 104 Mo/s. Les nouvelles cartes sont à peu près aux limites du bus, puisque SanDisk annonce 100 Mo/s en lecture et 90 Mo/s en écriture : elles sont forcément les plus rapides des UHS‑I, puisque pour aller plus loin il faut changer de bus.
Précisions oubliées
Pourtant, contrairement à ce que dit DP Review, SanDisk n’affirme nulle part que ces cartes sont les MicroSD les plus rapides du monde. Pour une bonne raison : elles ne le sont pas.
Le communiqué de Western Digital (maison mère de SanDisk) annonce “la carte MicroSD de 256 Go la plus rapide du monde”, et précise dans le texte qu’elle est “la carte MicroSD la plus rapide de sa classe”.
Dans les deux cas, les choix d’écriture sont importants.
Parce qu’il existe maintenant un standard UHS-II, reconnaissable au logo Ⅱ et à une rangée de connexions supplémentaires. Celui-ci permet de grimper à 312 Mo/s en théorie, et Lexar comme SanDisk proposent des MicroSD compatibles. Dans les deux cas, elles crachent jusqu’à 270 Mo/s et avalent 100 Mo/s — à condition de trouver du matériel gérant l’UHS-II sur des MicroSD. Elles sont donc beaucoup plus rapides que celles que SanDisk a annoncées avant-hier.
Mais…
Mais elles ne sont pas dans la classe ⑩, caduque avec les débits des UHS-II. Et elles ne font que 128 Go au maximum (le tarif est bien assez douloureux comme ça).
Donc les affirmations de SanDisk sont vraies, mais chaque mot compte — comme dans 90 % des cas lorsqu’un communiqué de presse annonce un nouveau record.
Et en éliminant “de 256 Go” ou “de sa classe”, DP Review commet une véritable faute. C’est d’autant plus remarquable que pour une fois, la presse française a été exemplaire : dans les médias reconnus, seul 20 Minutes s’est planté dans le titre, et encore apporte-t-il la précision nécessaire dès le sous-titre.