À faire d’urgence : mettre Gimp à jour !
|Vous utilisez Gimp ? Normalement, vous avez la version 2.8, sortie en 2012. La version 2.10 est annoncée depuis longtemps, mais elle est toujours en développement sans date de sortie connue — et je ne parle pas de la version 3, qui devrait enfin apporter les calques de réglages et qui est attendue pour un jour, peut-être, plus tard, on verra.
Comme tous les logiciels libres, les travaux peuvent être suivis et essayés par n’importe qui : c’est la version de développement 2.9 qui sert à tester et à valider les évolutions de la future 2.10. Mais l’avertissement est clair, c’est du logiciel en développement, ça peut être très instable, ne l’utilisez surtout pas pour des travaux importants ou vous allez perdre tout votre travail, votre femme va partir et vous serez maudit jusqu’à la septième génération.
Du coup, depuis longtemps, j’attendais que la 2.10 sorte, en rêvant d’utiliser ses nouveaux outils. Et puis, ayant un peu de temps libre, je me suis dit que j’allais jeter un œil à la 2.9, comme ça, pour voir.
Bien sûr, la possibilité de travailler en 16 bits est très agréable, surtout quand on sort de fichiers Raw et qu’on veut récupérer finement les trucs aux limites du bouché ou du percé. Pour travailler directement en teinte-saturation-valeur, il faudra attendre encore (Gimp reste pour l’instant un éditeur RGB), mais c’est déjà une grosse amélioration.
Le nouvel outil Transormation ressemble à l’outil Perspective, mais y ajoute les fonctions de cisaillement, rotation et mise à l’échelle. Pas forcément super intuitif à première vue, il suffit en fait de quelques coups de souris pour comprendre le rôle des différentes poignées et quand on y a pris goût, on ne peut plus s’en passer !
Ceux qui publient en ligne trouveront également deux trucs qui changent la vie : d’abord, les algorithmes d’interpolation ont été revus, les NoHalo et LoHalo offrant de bien meilleurs résultats (notamment la conservation du micro-contraste) que le précédent bilinéaire. Ensuite, la compression Jpeg change radicalement au niveau de la conversion des couleurs : là où, avant, un point rouge sur fond gris devenait systématiquement baveux dès qu’on employait un sous-échantillonnage autre que le 4:4:4, les problèmes sont désormais limités aux cas où des teintes différentes sont présentes (point rouge sur fond vert par exemple). Résultat : sur des photos fortement réduites, pour faire un aperçu en 600 px de large par exemple, la différence sur les fins détails peut être spectaculaire. Je n’ai pas Photoshop pour comparer, mais je sais que j’obtiens avec Gimp 2.9 des fichiers à la fois plus légers et plus précis que ceux que me donnait Gimp 2.8.
Donc là, vous vous dites que c’est cool, je vous ai mis à l’eau à la bouche, mais il faudra attendre la version 2.10, puisque là, ça reste du développement pas fiable.
Ben non. Parce que c’est la vraie surprise que j’ai depuis un mois que j’utilise Gimp 2.9 : je n’ai eu absolument aucun plantage. Ce logiciel “instable” est sensiblement moins bugué qu’AfterShot Pro, que j’utilise habituellement pour dématricer mes fichiers Raw et qui a tendance à crasher de temps en temps quand je modifie trop les courbes.
Pour ma part, je n’ai pas l’intention de retourner à la version 2.8. J’utilise actuellement la 2.9.3, disponible sur le PPA otto-