Rallye Terres du Diois, ES 1 et 4

Le ral­lye Terres du Diois, ins­crit en natio­nal l’an pas­sé, fait son grand retour en cham­pion­nat de France.

C’est la garan­tie d’un pla­teau de qua­li­té, avec des bons­hommes comme Jean-Marie Cuoq (voir article pré­cé­dent) aux com­mandes d’une 307 WRC (la voi­ture que seul Peu­geot n’a pas réus­si à faire gagner).

Il accueille éga­le­ment le volant 206, ce qui est une net­te­ment moins bonne nou­velle pour les spec­ta­teurs : certes, il faut des for­mules de pro­mo­tion, mais voir pas­ser en trente exem­plaires la même voi­ture, une trac­tion avant qui plus est (la forme la moins spec­ta­cu­laire de véhi­cule), c’est un peu monotone.

L’é­di­tion 2006 s’é­tait ache­vée sur une grosse sur­prise, avec un dou­blé signé Gil­louin (qui avait l’ex­cuse d’être d’Au­rel, donc de bien connaître le ter­rain) et Eydoux, pilotes de… Saxo T4, qui avaient donc en toute sim­pli­ci­té grillé des voi­tures à peu près deux fois plus puis­santes que les leurs, pro­fi­tant du manque de motri­ci­té d’un ter­rain détrem­pé pour gom­mer leur han­di­cap (la Saxo T4 est une quatre roues motrices, mais d’en­vi­ron cent cin­quante chevaux).

Cette édi­tion, par­ti­cu­liè­re­ment sèche, s’an­nonce comme le retour en grâce des «grosses» : les WRC peuvent pas­ser leurs trois cents che­vaux et devraient donc se tailler la part du lion.

de notre envoyé spécial.

ES1, Pennes-le-Sec.

Cette spé­ciale n’a­vait plus été cou­rue depuis la fin des années 90, si ma mémoire est bonne. À l’é­poque, on l’a­vait trou­vée cas­sante (enfin, le Terres du Diois l’est tou­jours), extrê­me­ment filante dans sa pre­mière par­tie… et donc assez dan­ge­reuse (le filant en des­cente, c’est jamais terrible).

Je me place dans la deuxième épingle, après une ligne droite d’une cen­taine de mètres en des­cente, à un peu plus d’un kilo­mètre du départ.

Pre­mier à pas­ser : Cuoq. On le sent en petite forme : l’ins­crip­tion manque un peu de pré­ci­sion, il ne va pas bouf­fer la corde comme il devrait — vous le savez, si vous avez lu l’ar­ticle pré­cé­dent sur la rafale qui tue. Confir­ma­tion : les sui­vants font de meilleurs temps sur ce pre­mier kilo­mètre (Bryan Bouf­fier lui met même une demi-dou­zaine de secondes, avec une Groupe N qui plus est, mais bon, il connaît le coin comme sa poche : il habite à vingt bornes).

D’ailleurs, sur cette épingle, Bryan nous fait un pas­sage de toute beau­té, arra­chant les herbes à une mètre à l’in­té­rieur de la corde. Déci­dé­ment, ça aide de connaître les épingles dioises.

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En fait, Bryan réus­si­ra même une sorte d’ex­ploit en pre­nant la tête après l’ES 2 (avec une Groupe N, je rap­pelle). Il enfonce le clou dans l’ES 3 et rentre au parc avec huit secondes d’a­vance sur Cham­bon et Cuoq.

Pour les ama­teurs de vieilles choses, Zyla est der­nier, après avoir per­du un quart d’heure dans la pre­mière spé­ciale, sur sa véné­rable Del­ta HF Integrale.

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En vrac :

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À la place de mon­sieur Giroux, je ferais pas confiance à un type qui regarde le pay­sage au lieu de lire les notes…

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La spé­ciale a été inter­rom­pue le temps de déga­ger une voi­ture. Remon­tant jus­qu’au départ, j’ai pu y voir cette scène d’exode : des voi­tures pous­sées à la va-vite sur le bas-coté, des gens qui marchent… Un joyeux bazar qui a sérieu­se­ment blo­qué tout accès à Auce­lon pen­dant une bonne demi-heure.

À la reprise, je suis redes­cen­du à trois cents mètres du départ, dans un droite-gauche amu­sant, pour regar­der pas­ser les derniers…

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Ce qui est bien, c’est que dans cette espèce de chi­cane, plein de voi­tures ont amas­sé plein de petits gra­viers, fai­sant du sol hors tra­jec­toire un tapis de «billes» par­ti­cu­liè­re­ment glis­santes. Du coup, il suf­fit d’y mettre une roue pour se retrou­ver com­plè­te­ment en vrac…

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…et curieu­se­ment, c’est une vieille Escort, voi­ture qu’on voit d’ha­bi­tude tout le temps en tra­vers, qui passe le plus proprement !

ES4, Pennes-le-Sec

Quelques heures plus tard, rebe­lote pour la seconde boucle.

Je démé­nage et des­cends à Pennes-le-Sec, pour aller voir du coté de l’arrivée.

J’ar­rive un peu à la bourre, ben oui, j’ai bête­ment cru que l’ar­ri­vée don­nait sur Pennes alors qu’elle donne sur la route juste en-des­sous… >_<

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J’ai quand même le temps de voir que Sau­van a fait un peu de tôle — il est pour­tant hui­tième ce soir, pas mal avec une voi­ture de dix ans !

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Je passe une épingle où y’a plein de monde qui pho­to­gra­phie les voi­tures qui passent (j’ai comp­té six appa­reils sur cette pho­to, qui dit mieux ?).

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Bouf­fier nous fait encore un joli pas­sage ; pour­tant, il ne fait que le cin­quième temps dans ce deuxième pas­sage (mouais… la place nor­male d’une bonne groupe N bien menée, quoi…).

Puis, je trouve le poste que je gar­de­rai dou­lou­reu­se­ment une demi-heure :

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Là , j’ai un pied sur la talus à gauche, un pied dans l’arbre à droite, et je m’é­qui­libre en appuyant le bas­sin sur une branche. Tout ça en atten­dant que quel­qu’un ait la bonne idée de bien prendre une belle corde pour avoir une roue dans le vide… Ce que fera un gars du coin, Serge Gil­louin. Mer­ci à lui !

(Notez que la cel­lule du K10D ne s’est pas fait pié­ger une seule fois par les branches sombres qui servent de cadre, tout en res­tant en mul­ti­zone. Bravo.)

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Enfin, une petite der­nière que j’ai prise juste avant de par­tir, dans le der­nier virage avant l’ar­ri­vée. Avec un filé et… le regard archi-concen­tré de Nico­las Lan­sac, qui essaie de faire pas­ser sa 206 entre les poteaux d’une bar­rière ONF trois mètres plus loin.

 

Extrait du clas­se­ment pro­vi­soire après la pre­mière étape :

1) Bouf­fier — Bou­loud (Lan­cer groupe N)

2) Morel — Belot (Lan­cer groupe A), à 27 secondes quand même !

3) Cuoq — Duf­four (307 WRC), à 38 secondes

7) Augoyard — Pan­se­ri (Clio R3), à 1 min 27 s, sont pre­miers des deux roues motrices

16) Gil­louin — Rois­sac (Saxo T4), à 3 min 2 s, ne risquent pas de réédi­ter leur exploit de l’an der­nier… mais dominent tou­jours assez lar­ge­ment les autres Saxo T4 !

29) «Tchine» — Cava­re­ro (Lan­cer groupe A), � 4 min 46 s, étaient troi­sièmes et pre­miers «plus de 1600 cm³» l’an passé…

79) Ber­ton — Ratier (206 XS), à 11 min 24 s, sont pre­mières (et seules) dames au clas­se­ment… Ce qui laisse quand même vingt-et-un machos derrière !

Pour les ama­teurs de choses hors d’âge, on note­ra un tir grou­pé de l’Es­cort et de la Sam­ba aux 89è et 90è places.

 

Au pro­gramme demain, un gros mor­ceau : Jus­tin (une spé­ciale de 27 km, mon­tée par Jus­tin, contour­ne­ment de Solaure et des­cente sur Mont­maur pour ceux qui connaissent).