Rencontres western à Beauregard Baret
|Hier, petit tour en famille à Beauregard Baret, à coté de Chabeuil, pour y voir des canassons : le petit monde du western français s’y était donné rendez-vous.
de notre envoyé spécial
Arrivé sur place, première surprise :
Il y a vraiment du monde !
Une foule colorée, pleine de Stetson et de bottes à franges, est rassemblée pour voir le spectacle. De tous les âges, de tous les sexes. Y’a même des gamins de deux ans torse nu, sans chapeau, en plein cagnard… Curieusement, c’est pas pour eux que la Croix Rouge aura du boulot.
Il y a donc un magnifique spectacle en cours quand je me pointe, qui nous présente l’histoire émolliente des colons américains arrivés sur ces terres et de leur lutte contre les immigrés mexicains — notons en passant que, pour une fois, les Mexicains ont le beau rôle dans leur sketch.
Donc, tout est très réaliste, y’a même un photographe.
À la fin, le gentil Mexicain tue le méchant shérif raciste blanc…
…sous le regard des dames, et tout est bien qui finit bien.
Dans la foulée, on passe à quelque chose d’un peu plus intéressant : une démonstration de “rescue”. Un exercice qui consiste, le plus vite possible, à récupérer un piéton sur l’arrière d’un cheval.
Les gens et chevaux chargés de la démonstration rentrent dans l’arène…
Y compris un petit arabe un peu nerveux dont on reparlera.
Démonstration d’une “rescue” réussie :
un à cheval, l’autre à pieds. Le premier tourne autour du second…
…qui s’accroche et monte.
Vient le tour de notre petit arabe, après une première tentative échouée (le piéton n’ayant pas réussi à se hisser)…
Regardez bien : il se passe quelque chose d’intéressant. Le cheval a choisi d’éviter le piéton par la gauche, mais son cavalier l’envoie à droite pour le contourner et qu’il puisse monter.
Du coup, il se passe une seconde de folie où personne n’a bien le temps de comprendre. Le cheval refuse, passe quasiment sur le piéton accroupi…
…qui se relève et salue, pas plus traumatisé que ça…
…avant de se retourner et de partir précipitamment vers la sortie, à la stupéfaction de ceux qui sont pas, comme moi, vers la sortie.
En fait, le cheval a ouvert la bouche pendant le refus et a heurté la tête de son ex-futur passager avec les incisives, découpant la peau sur deux bons centimètres.
Et pendant que la Croix Rouge s’occupe de tarir la source,
…coté piste, show must go on : on a fait entrer un joli petit pie pour remplacer l’arabe.
Il réussit parfaitement sa première “rescue”, bien piloté par la dame très concentrée.
C’est qu’il faut quand même faire un peu attention si on veut éviter ça :
La deuxième tentative sera nettement moins concluante !
Par la suite, on passe à la finale de la compétition de “barrel racing”, épreuve consistant à compléter le plus vite possible un parcours imposé entre trois tonneaux.
Toute la difficulté du truc consiste à passer au plus près des tonneaux, sans perdre trop de temps. Il faut donc un cheval capable de virer serré, de changer rapidement d’appuis et d’accélérer très fort entre deux tonneaux. Là , par exemple, c’est un peu loin…
Là , c’est pire !
Pour gagner quelques dixièmes, les concurrents tentent de faire autant que possible un départ lancé. En trois mètres, ça oblige à faire faire un demi-tour en pleine accélération et, au passage de la cellule, l’énergie déployée par le bourrin est assez impressionnante, tout en étant encore fortement déséquilibré sur la droite.
À la fin du “barrel racing”, j’ai été faire un tour ailleurs.
Il est remarquable de voir comme ce genre d’événements rassemble à peu près autant de vendeurs que de spectateurs. La zone commerciale était à peu près quatre fois plus grande que l’aire de spectacle, avec des échoppes à touche-touche, qui vendaient tout et n’importe quoi d’un tant soit peu américain et/ou équitationnesque. Beaucoup, énormément de fringues à franges, de t‑shirts décorés, de tentures, bref, de textile sous toutes ses formes, quelques vendeurs de matériel (selles, licols, filets…), un peu d’artisanat made in China… et curieusement, un seul bistrot. O_o
Beaucoup de boutiques donc, mais énormément de trucs pour gogos en mal de western, très peu de choses pratiques pour cavaliers randonneurs. Si vous vouliez refaire votre panoplie de joueur de banjo avant d’aller jouer dans un bar, c’était le bon endroit ; si vous vouliez trouver de quoi préparer une traversée de l’Alabama au cul de cinq cents long horns, valait mieux chercher ailleurs.
Et tout au fond, une exposition de véhicules américains, de la Mustang GT500 au Kenworth.
Autant j’aime bien certaines décos (Ici, Le bon, la brute et le truand)…
…autant, même après avoir bien cherché, je vois pas à quoi peut bien servir ce truc jaune.
Dans la foulée, retour au corral pour voir un nouveau spectacle :
la conquête de l’Ouest sauvage avec ses carrioles militaires…
…et ses Indiens. Je vais pas me plaindre, c’était quand même assez impressionnant de voir une démonstration de tir à l’arc, monté à cru et sans bride !
Ensuite, ça a été le clou du spectacle : la démonstration de voltige équestre.
Vous le reconnaissez ? Oui, c’est bien celui qui s’est quasiment fait ouvrir le crâne tout à l’heure.
Ça, je vais vous dire, il est hors de question que j’essaie avec mon cheval. Désolé, mais sur un fjord, ce serait dangereux : la selle tournerait.
Bien sûr, c’est la seule et unique raison qui m’en empêche. ^_^
Inutile d’essuyer votre écran, les grains de poussière sont sur la photo. ^_^
Elle aussi, elle faisait partie de la démo d’acrobatie. Mais j’ai pas de photo d’elle correcte, pour une raison simple : vous voyez son costume ? J’ai dû passer en mesure spot pour pas que le ciel et/ou le public ne pourrisse l’exposition ; or, à chaque photo d’elle, le cercle de mesure était bouffé par une bande blanche ou une bande rouge, occasionnant respectivement une sous- et une sur-exposition dramatiques.
Conclusion : jamais mettre de drapeau américain sur sa chemise.
Enfin, ils ont joué à ramasser des casquettes par terre.
Lui, il a fait très fort : il a déjà une casquette dans la main (elle était là où se situe le petit nuage de poussière derrière lui), et il va arriver à ramasser le chapeau au premier plan. Le soucis…
C’est ensuite, pour arriver à se relever dans les dix mètres qui lui restent !!! (Notez le galure dans la main gauche : c’est bien le même.)
Fin du spectacle. On a déambulé un peu, en attendant un concert country…
Une démonstration de danse folklorique qui m’a un peu mis le blues, avec les gros derrière qui se rêvent américains allant au zoo… T.T
Et enfin, y’avait même l’inévitable square dance avec un orchestre de “country” beaucoup trop électrifié et dans la plus grande tradition américaine — résumée dans un Lucky Luke par la maxime : “Nous jouons mal, mais nous jouons fort, et quoi qu’il arrive”… Du coup, on a levé le camp pour retourner dans un coin moins caniculaire et moins pollué.
Bref, une journée de canicule, quelques moments sympas (notamment les deux minutes où j’ai discuté avec le type qui a essayé de se faire scalper, adepte d’un humour noir que j’apprécie), pas mal de longueurs, des sketches assez monotones commentés par un vendeur de saucisson en supermarché, beaucoup trop de commerce autour… Bilan assez mitigé donc.
Enfin, s’il m’offrent l’entrée, je veux bien y retourner l’an prochain.