Les pièces du puzzle : Leica, Huawei et le CM10
|Vous l’avez sans doute vu passer il y a dix jours : Leica et Huawei ont annoncé un “partenariat technologique pour la réinvention de la photographie au smartphone” (rien que ça). Rien de concret pour l’instant, mais le partenariat touche à tout : recherche et développement, design, ingénierie partagée, expérience utilisateur, marketing et distribution.
Mais cela suffit à donner du sens à un truc qui n’a rien à voir et qui paraissait insensé : le Panasonic CM10.
Pourquoi, en ce début d’année, la marque d’Ōsaka a‑t-elle décidé de lancer un “smart-not-phone” sur la base du CM1, désormais âgé d’un peu plus d’un an ? Très largement identique au précédent modèle (que Panasonic ne voulait pas qu’on appelle “smartphone”, d’ailleurs), le CM10 s’en distingue essentiellement par la suppression de la fonction téléphonie — il dispose de connexions de données 3G/4G, mais ne fait plus de GSM : il faut passer par une application de voix sur IP comme Skype pour pouvoir appeler quelqu’un.
J’ignore le détail des contrats entre Panasonic et Leica, et plus encore entre Huawei et Leica. Mais dans l’industrie, les accords de marque fonctionnent souvent par classe de produits, et la façon dont leur communiqué est rédigé laisse penser que le Chinois sera le partenaire exclusif de l’Allemand pour les smartphones.
Or, le CM1 est équipé d’une optique badgée Leica ; on peut imaginer qu’il ne soit pas concerné (il a été lancé bien avant le partenariat), mais également qu’il soit désormais impossible au Japonais de présenter un produit téléphonique frappé du sceau weitzlarien. Cela expliquerait l’apparition de cette “nouveauté” amputée du téléphone, qui resterait dès lors un simple produit photo non concerné par l’exclusivité sino-germanique.
Et si un CM2 doit un jour apparaître, je suis prêt à parier (une pizza ou une crêpe, restons raisonnables) qu’il sera badgé “Lumix G lens”.