Tendance : le bimolette

Seule nou­veau­té de ce Salon de la pho­to par­ti­cu­liè­re­ment pauvre en matos de prise de vue, le Sony α68 a été annon­cé jeu­di matin. Il n’ar­ri­ve­ra en bou­tiques qu’en mars et il n’y a appa­rem­ment que des pro­to­types encore loin d’être débo­gués, d’a­près le Japo­nais avec qui j’ai dis­cu­té à la confé­rence ; je n’ai pas deman­dé confir­ma­tion, mais je ne serais pas éton­né outre mesure que cette annonce ait été ini­tia­le­ment pré­vue pour le CES ou le CP+, début 2016, et qu’elle ait été avan­cé pour répondre au pata­quès du mois der­nier autour du futur de la mon­ture A — et si c’é­tait le cas, tout à fait entre nous, c’est exac­te­ment ce qu’il fal­lait faire.

La monture A et le principe du miroir semi-transparent ne sont pas morts : voici le 68. document Sony
La mon­ture A et le prin­cipe du miroir semi-trans­pa­rent ne sont pas morts : voi­ci le 68. docu­ment Sony

Cet appa­reil est assez sur­pre­nant pour son niveau de gamme : pour 700 € en kit, il récu­père le module auto­fo­cus de l’α77 II, qui lui offri­ra des per­for­mances fort inté­res­santes, et la construc­tion a été net­te­ment revue à la hausse — seul le viseur et l’é­cran peu défi­nis venant direc­te­ment du pré­cé­dent α58.

Mais sur­tout, l’α68 a deux molettes.

Enfin, plus pré­ci­sé­ment, une molette et une roue codeuse.

Et un écran de contrôle.

Sony_A68_details

Rap­pe­lons qu’il y a quelques années, Sony avait déjà uti­li­sé un nombre en 6, inter­ca­lant un α65 entre les α55 et α77. Celui-ci avait gros­so modo l’élec­tro­nique du 77, dans un boî­tier allé­gé, sans pro­tec­tion anti-ruis­sel­le­ment, sans écran de contrôle, et sans molette de réglages arrière.

Pour l’α68, c’est un peu le contraire : hor­mis l’au­to­fo­cus et le cap­teur, il res­semble tech­ni­que­ment plus au 58 — rafale à 5 im/s seule­ment en pleine défi­ni­tion, pas de vidéo à 60 im/s…

En revanche, sur le plan ergo­no­mique, il vise beau­coup plus haut, per­met­tant à un uti­li­sa­teur avan­cé (le genre de type éner­vant qui aime régler tous ses para­mètres en même temps) de l’u­ti­li­ser beau­coup plus confor­ta­ble­ment que le 58 et feu le 65.

Dans l’es­prit, il se rap­proche en fait beau­coup de… l’EOS 760D, un 750D équi­pé d’une molette et de com­mandes supplémentaires.

Cette évo­lu­tion est bien sûr appré­ciable. Plus que la volon­té de se rap­pro­cher des reflex Ricoh-Pentax (que les autres construc­teurs ont igno­ré pen­dant bien long­temps, bien qu’ils aient dis­po­sé dès l’en­trée de gamme de deux molettes et d’un bon viseur), il faut sans doute y voir la concur­rence d’une autre ten­dance : les hybrides, eux, pro­posent depuis long­temps l’ac­cès immé­diat à deux para­mètres, y com­pris sur des boî­tiers abor­dables — Olym­pus E‑M10, Fuji­film X‑A1, Sam­sung NX200, Pana­so­nic G5, et même Sony NEX-5R !

C’est en tout cas une excel­lente nou­velle pour ceux qui veulent des appa­reils aisé­ment réglables sans dépen­ser des for­tunes. Même si main­te­nant, mon­sieur Sony, sans vou­loir te com­man­der, ce qu’on attend avec impa­tience, c’est un α99 II.