D5 : une non-annonce déjà décevante
|Nikon annonce le “développement du reflex numérique Nikon D5”, d’après le bref communiqué de la marque.
C’est quand même très amusant. D’abord, on n’apprend rien sur le D5 : on savait déjà qu’il était en développement (Canon et Nikon présentent toujours de nouvelles versions majeures de leurs boîtiers sport avant les Jeux olympiques d’été : 1D X et D4 pour Londres, 1D III et D3 pour Pékin, 1D II et D2H pour Athènes…), et le communiqué ne dit rien de l’appareil.
Ensuite, la seule information réelle est une déception : il sera accompagné d’un nouveau transmetteur sans fil, le WT‑6. D’une part, cela signifie renouveler une dépense pour ceux qui voudront tout mettre à jour (j’espère au moins qu’il sera compatible avec l’actuel WT‑5, qui coûte dans les 800 €, pour ceux qui seraient déjà équipés) ; d’autre part, cela signifie très probablement que Nikon n’aura toujours pas intégré de liaison sans fil dans son porte-étendard.
Or, la liaison sans fil, c’est aujourd’hui une fonction de base d’un appareil photo. Pour peu qu’elle s’accompagne d’une gestion réseau bien conçue (soit par une application de pilotage efficace, soit par un système plus ouvert comme un serveur web intégré), elle peut grandement faciliter la vie de ceux qui doivent piloter leurs appareils à distance. Et qui a régulièrement besoin de déclencher à distance ? Oui, les photographes de grands événements comme les Jeux olympiques.
Ils ont l’habitude de tirer des câbles Ethernet pour contrôler toute une série d’appareils depuis un PC, et l’actuel D4s intègre directement un port RJ45 pour ce faire ; en revanche, il faudra toujours acheter un adaptateur pour faire la même chose sans fil — alors même que, une fois que l’appareil a tout le système de gestion du réseau à l’intérieur, remplacer une carte Ethernet par une carte WiFi ne change pas radicalement l’infrastructure.
Faire un communiqué pour annoncer un non-scoop et n’y intégrer aucune information, sauf celle qui sera une déception : du grand art.