Rallye Terres du Diois, ES 7 et 10
|Deuxième et dernière étape.
On savait depuis longtemps que cette année n’apporterait pas la même surprise — un doublé de Saxo — que l’an passé, mais il restait une question intéressante : Bryan Bouffier, qui menait samedi soir sur une Lancer groupe N, allait-il conserver cette place, reléguant les vraies grosses voitures au second rang ?
Ce n’est pas gagné : la spéciale de la croix de Justin (ES 7 et 9), avec sa longue montée, devrait plutôt favoriser les groupe A… Et notamment Morel, en embuscade à moins de trente secondes.
De fait, comme d’habitude si l’on peut dire, c’est dans cette très longue spéciale (vingt-six kilomètres, plus de vingt minutes d’efforts intensifs) que le rallye s’est joué…
Montmaur, petit village de carte postale perché au-dessus de l’arrivée des ES 7 et 9… La plus longue du championnat, avec ses 26 kilomètres dans cette version… amputée !
C’est la spéciale mythique du Terres du Diois. Présente depuis les premières éditions, elle a été parcourue dans tous les sens : seule la section allant du croisement de Justin au col du Royer est obligatoire, et on l’a vue avoir un bout à Die (au Martouret, en fait), à Ausson ou à Montmaur et l’autre à Montmaur, à Barnave ou… à Rimons, de l’autre coté de la chaîne de Solaure !
Spéciale complète, avec une montée (où qu’elle soit) technique et moyennement rapide, une enfilade spéciale gros cœurs, étroite mais très filante, sur le plateau, puis une descente à la fois rapide et piégeuse… Elle a toujours réservé pas mal de surprises, et cette année n’a pas fait défaut.
de notre envoyé spécial
Dans l’ES7, on a un premier élément de réponse à notre question existentielle : Bouffier fait un passage de toute beauté, posant ses roues pile où il faut avec une aisance qu’aucun autre n’aura…
…et pourtant, c’est à peine une minute quarante plus tard que débarque la Lancer de Morel… Bryan a donc lâché près d’une seconde au kilomètre !
Il en lâchera autant dans le second passage et, même en reprenant un peu dans la courte ES8, l’affaire est pliée, un peu à la manière…
…de la roue arrière gauche de Cuoq ! Confortablement installé à la troisième position, celui-ci éclate un pneu au beau milieu du plus gros morceau. C’est plusieurs kilomètres qu’il parcourra sur la jante… Il lâche du coup trente-sept secondes sur Deveza, son poursuivant immédiat, et se retrouve quinze secondes derrière ! Il s’énerve, reprend quatorze secondes dans l’ES8, pour attaquer de nouveau le gros morceau à une seconde… C’est là qu’il met tout le monde d’accord, reléguant Deveza à deux secondes au kilomètre. O_o
Bouffier second in extremis, il reste un autre héros local malheureux : Gillouin, le vainqueur de l’an passé, abandonne dans le second passage dans Justin…
En vrac :
Augoyard, vainqueur en deux roues motrices…
Gillouin abandonnera au second passage. En attendant, il joue avec la poussière.
Fontaine expérimente une solution pour augmenter l’appui aérodynamique !
Thévenet préfère lâcher le volant et laisser faire la 106.
Mazenc, sur son ancêtre, attaque l’épingle comme il faut…
…c’est quand il veut remettre les gaz que ça se complique…
…jusqu’à ce que plus personne ne voit ce qu’il s’est passé.
Au final, il terminera le rallye à une excellente soixante-troisième position.
À la fin de l’ES 7, j’ai déménagé directement vers l’ES 10 (Saint Roman), une toute nouvelle que personne ne connaissait.
Autant la classique de Justin est une spéciale typique du Terres du Diois, tracée en sous-bois à flanc de montagne, autant cette petite nouvelle détonne : courte, montant et descendant sans cesse les collines à l’ouest de Chatillon, elle serpente entre les vignes à la manière d’une spéciale vauclusienne.
Cependant, elle reste comme les autres spéciales dioises pleine de pentes, avec des passages de petites bosses bizarres…
Poitevin ne me contredira pas, qui a trouvé le moyen de survoler quelques mètres de piste !
Par la suite, de retour au parc fermé, j’ai retrouvé une vieille «connaissance»…
Manu Guigou, mais si, vous savez, le type qui ne regardait pas la route aux Terres des Alpes l’an passé, a encore trouvé le moyen de se distinguer, en arrivant au podium de remise des prix… à pied, prétextant un problème d’embrayage sur sa voiture.
Comme je suis arrivé trop tard pour le podium du classement général, permettez-moi de me rattraper en vous proposant celui des «jeunes» du volant 206 : au milieu, Ogier, à gauche, Mouret, à droite, Millet. Enfin, leurs voitures.
Et pour finir en beauté…
…ce qui reste de la 307 de Jean-Marie Cuoq après sa crevaison dans l’ES 7. Ça ne l’aura finalement pas empêché d’arriver troisième.
Classement final :
1) Morel — Belot, Lancer groupe A, en 1 h 41 min 41 s
2) Bouffier — Bouloud, Lancer groupe N, seuls diois à l’arrivée et à seulement six secondes…
3) Cuoq — Dufour, 307 WRC, à 55 s
7) Augoyard — Panseri, Clio R3, à 3 min 17 s, remportent le classement deux roues motrices
17) Ogier — Ingrassia, 206 XS, à 7 min 12 s, remportent le volant Peugeot
72) Berton — Ratier, 206 XS, à 28 min 51 s, seul équipage féminin à l’arrivée
Finalement, 77 voitures rejoignent l’arrivée, contre 140 au départ… Le Diois confirme sa réputation de rallye cassant.